Titre : | Troubles psychiques et comportementaux de l'adolescent |
Auteurs : | Philippe DUVERGER, Auteur |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Paris [FRANCE] : Lavoisier médecine sciences, 2017 |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-257-20706-7 |
Format : | 248p. |
Note générale : |
Ce nouveau traité publié sous la direction de Philippe Duverger montre quune nouvelle génération est à la manuvre. On le sent par la distribution même des chapitres, les thèmes abordés, une indéniable ouverture sur la diversité des approches thérapeutiques mais aussi par le public concerné avec une volonté dimpliquer les partenaires des psychiatres, enseignants, éducateurs et même parents.
En somme une psychiatrie soucieuse de sortir de son domaine réservé comme des controverses idéologiques qui ont marqué ma génération. Il nen est que plus remarquable de constater combien nous restons entravés par un vocabulaire hérité des siècles précédents et même dune histoire de la « folie » et des maladies dites « mentales » qui na guère évolué depuis lantiquité, du moins dans son vocabulaire de base avec tous les préjugés quil continue de véhiculer. Est-il encore pertinent de différencier troubles du comportement et troubles psychiques tels quangoisses, phobies et obsessions en opposant ce qui serait de lordre de lagir et ce qui serait de lordre de la mentalisation ? Cest à cette génération de psychiatres en formation, à laquelle sadresse ce livre, de dépasser les clivages anciens et de tirer les conséquences des apports qui ont marqué notre génération en particulier ceux fondamentaux des neurosciences, mais qui ne sauraient sopposer à ceux de lapproche psychanalytique comme de la théorie de lattachement, chacune relevant de son champ spécifique. Il faut le dire : les maladies psychiatriques sont des maladies du cerveau et plus spécifiquement de la production et de la gestion du vaste spectre des émotions que nous avons hérité des animaux et sans lesquelles nous ne serions pas des êtres vivants. Elles dépendent donc de notre génome et de nos vulnérabilités. Mais ce sont les relations avec lenvironnement et en particulier nos objets dattachement qui suscitent nos émotions dans une co-construction permanente. Elles sont donc massivement environnement-dépendantes. Dépendance qui laisse des traces dans notre mémoire, dautant plus fortes quelles sont plus précoces, plus intenses et moins verbalisées. Notre génome est à son tour en partie environnement-dépendant. Cest tout le domaine de lépigenèse dont on découvre limportance, létendue et lextrême plasticité. Génétique et relation interhumaine non seulement ne sopposent pas mais sont en constante interaction. Pour les pathologies les plus importantes, tel le spectre de la schizophrénie, le modèle des maladies de système pourrait sappliquer, comme celui des maladies auto-immunes ou plus simplement celui de lhypertension artérielle. On hériterait dune vulnérabilité plus ou moins importante dont lexpression serait plus ou moins favorisée par le contexte émotionnel de la famille et de lenvironnement social dans lequel vit la personne. Les maladies psychiatriques peuvent être vues comme des conduites adaptatives en réponse à un vécu de danger qui menace notre équilibre psychique quil me semble plus approprié de qualifier d « homéostasie psychique » par analogie avec les autres systèmes autorégulés de lorganisme. Ce qui est pathogène, cest le degré de contrainte émotionnelle qui oblige à mettre en uvre comportement ou croyance, qui en redonnant une position active au sujet le rassure et emporte son adhésion. Croyances et comportements ont valeur dactes et redonnent au sujet le sentiment rassurant dêtre redevenu acteur de sa vie, ce pourquoi chacun est programmé. Cette menace sur lhoméostasie psychique peut être vue comme léquivalent dune menace sur le territoire pour lanimal, et provoque les mêmes réactions émotionnelles. La conscience réflexive qui est le propre de lhomme a pour effet détendre de façon exponentielle notre territoire. Fait territoire pour nous tout ce à quoi nous attachons de la valeur : des personnes aimées, des croyances, jusquau club de foot. Ceci rend compte de lextrême diversité de ce qui fait valeur pour les êtres humains, mais aussi du caractère stéréotypé et par là même pauvre, souvent violent et démesuré des réponses émotionnelles. Vu du côté du sujet, la pathologie dite mentale est moins folle quon ne le croit de lextérieur, puisquen rassurant, au moins au début, elle entraîne ladhésion, et cest vrai quen agissant ainsi, le sujet se sent sinon mieux, ou du moins, moins mal. Le trouble nen reste pas moins pathogène dans la mesure où toutes ces conduites se caractérisent par une forme de destructivité, cest-à-dire de rupture du lien dans au moins un des trois domaines nécessaires aux échanges, prendre soin de son corps, développer ses compétences et sa sociabilité. On passe du pathogène au pathologique quand ces conduites sinstallent et privent la personne des apports qui lui permettraient dévoluer et de se construire, la rendant ainsi de plus en plus fragile, menacée et contrainte de senfermer dans ces attitudes. Cest le regard porté sur la maladie mentale qui peut et doit enfin radicalement changer avec la génération des psychiatres à venir. La maladie dite mentale est une pathologie du cerveau et plus spécifiquement de la gestion des émotions. Cette évolution est peut-être déjà plus perceptible dans le monde anglo-saxon, comme la fait remarquer Colette Chiland avec la différenciation entre brain et mind. Le mind, cest notre capacité réflexive. Ce nest pas elle qui est atteinte dans la pathologie psychiatrique, mais elle est indirectement affectée, comme elle lest chez chaque être humain quand les passions, cest-à-dire les émotions, lemportent sur la raison. Lappellation de fou ou de folie doit disparaître de notre vocabulaire, tout comme celles de psychose et de névrose, trop connotées négativement. Parler de troubles bipolaires na pas le même impact stigmatisant que celui de psychose maniaco-dépressive. On ne choisit pas dêtre malade, pas plus quon ne choisit ses émotions et son tempérament. En revanche, on peut choisir ce quon en fait quand on est en état de pouvoir se distancer de ses émotions. Cela est vrai bien au-delà du seul cas des dérèglements manifestes. Les pathologies psychiatriques sont un miroir grossissant de ce que nous sommes. Lhistoire est là pour nous apprendre que les plus grandes « folies » humaines ne sont pas celles liées à ce quon appelle la maladie mentale. Je forme le vu que ce traité riche, divers, à la fois bien documenté et ancré dans la pratique clinique, ait le succès quil mérite et contribue à changer en profondeur limage des pathologies psychiatriques. Professeur Philippe Jeammet |
Langues: | Français |
Index. décimale : | C.21 (Violence et adolescent) |
Catégories : | |
Résumé : |
Ladolescence est un temps de vulnérabilité, entre ce qui nest plus (lenfance) et ce qui nest pas encore (lâge adulte) ; elle pose la question de la permanence et du changement. Grandir suppose alors de faire face aux mutations subjectives, sociales et aux métamorphoses corporelles. Zone de turbulences potentielles, ladolescence implique ladolescent lui-même, mais aussi ses parents, son entourage proche et son environnement.
Soucieux dune ouverture sur les différents troubles qui peuvent affecter le processus quest ladolescence, sur la diversité des approches thérapeutiques et sur le public concerné, louvrage sorganise autour de cinq axes : les aspects psychiques et comportementaux propres à ladolescence ; les interactions entre ladolescent et son environnement (famille, école, médias ) ; les spécificités psychopathologiques de cet âge (crise, passage à lacte, conduite suicidaire, retrait ou repli sur soi ) ; les pathologies rencontrées à ladolescence, en distinguant celles ayant débutée dans lenfance et se poursuivant à ladolescence de celles commençant à ladolescence la prise en charge psychothérapique. Réunissant des auteurs réputés pour leur implication auprès des adolescents, louvrage sadresse aux psychiatres et pédopsychiatres en charge des adolescents, mais aussi à tous les partenaires engagés auprès de ceux-ci (enseignants, éducateurs ). [Résumé d'éditeur] |
Note de contenu : |
Sommaire :
Aspects psychologiques et comportementaux 1. Adolescence, crise et processus : aspects psychologiques 2. Adolescence et neurosciences : aspects neuropychologiques Ladolescent et son environnement 3. Ladolescent et sa famille. Ladoption 4. Ladolescent et lécole. Harcèlement scolaire 5. Ladolescent et la loi. Adolescents « difficiles » 6. Figures sociales de ladolescent 7. Ladolescent et les médias sociaux 8. Adolescence et société multiculturelle Spécificités psychopathologiques 9. Situations de crise, passages à lacte et violences 10. Conduites à risque, attaques du corps (scarifications) 11. Conduites suicidaires et suicides 12. Comportements de retrait, repli et claustration Les pathologies de ladolescent ayant débuté dans lenfance 13. Adolescence, autisme et TED 14. Trouble déficitaire de lattention/hyperactivité 15. Troubles psychosomatiques, impacts psychiques des maladies somatiques chroniques Les pathologies de ladolescent débutant à ladolescence 16. Troubles des conduites alimentaires 17. Addictions à ladolescence 18. Troubles délirants et schizophrénie 19. Idéations dépressives et dépressions. Troubles bipolaires 20. États limites et borderline 21. Phobies scolaires et refus scolaire anxieux Aspects psychothérapiques 22. La consultation avec ladolescent 23. Psychothérapie et adolescence 24. Champs thérapeutiques à ladolescence, soins médiatisés |
Article disponible : | CRIAVS Haute-Normandie |
Type de document CRIAVS : | Ouvrage |
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Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité | Genre | Origine |
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HN000000741 | C.21 DUV | Ouvrage | CRIAVS Haute-Normandie | Centre de documentation | Disponible |